De nos chaines nous forgerons l’épée de la liberté

Ce travail, dans l’intimité du crépuscule, entend faire dialoguer avec un certain écho : territoire, histoire et destins confinés, liés. L’image ici ne décrit pas, ni ne cherche des preuves de « ce qui a été », elle rend un hommage sensible, non fictionnelle et établie des correspondances entre la réalité des lieux et la force symbolique qu’ils convoquent. Empli de vibrations en territoire punitif, fait d’impossibles, on découvre ce travail telles des séquences cinématographiques ou le paysage garde à vif la transe du passage, nourrit par l’esprit révolutionnaire de ces condamnés à l’oubli.

Sibérie Orientale, dans ce « Far East » dont le décor façonné, organique et sauvage, semble être ravalé par l’œuvre du temps comme pour en dissoudre toute trace…

Russie 14 décembre 1825, date de l’insurrection menée par des aristocrates, officiers de l’armée impériale et intellectuels. Si cette évènement marque l’histoire de la Russie, ce n’est pas tant par cette tentative de coup d’état qui échoue, que par l’ouverture d’une politique punitive menée en réponse, qui dès lors appartient à la culture de son exercice autoritaire. Ainsi cet important groupe que l’on nomme Les Décembristes, ont été banni aux travaux forcés à perpétuité. Cette action correspond alors à la première déportation de masse de l’histoire de la Russie, les prémisses de la politique du goulag, du contrôle politique et des libertés d’expressions et d’opinions du citoyen. Je m’intéresse à cet événement en égard à ces âmes nobles qui se battent par convictions pour des valeurs humanistes plus justes, à l’heure ou le présent tourne parfois une page radicale sur son passé, qui bien que d’un autre temps, a le pouvoir d’encore raisonner.

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Théatrum mundi